Trois regards sur le yoga
Le yoga simplement
Le yoga est une voie spirituelle très vaste et variée qui permet de nous établir dans notre propre nature, dans notre être. Il est né en Inde il y a des milliers d’années. Au cours du temps, il a évolué et sa forme la plus connue aujourd’hui dans le monde entier est principalement basée sur la pratique des postures. On y ajoute des techniques de respiration et de méditation qui, traditionnellement, constituent le cœur de la pratique du yoga.
Le yoga pour les intéressés
Il n’est pas possible d’embrasser toutes les approches du yoga en une seule définition. Pour aborder le yoga, il faut choisir un point de vue particulier. En voici trois parmi tant d’autres : le yogacara, le yoga de Patanjali et le shivaïsme du Cachemire.
Commençons avec un exemple qui n’est pas des plus courants. Le yoga est présent dans le bouddhisme. On y trouve par exemple « l’école des pratiquants du yoga » (yogacara), différente du yoga véhiculé par la majorité des enseignants de yoga aujourd’hui. Cette école est aussi parfois appelée « école de l'esprit seulement » (cittamatra) ou « école de la conscience » (vijnanavada). Nous y reviendrons ci-dessous.
Le mot yoga signifie généralement yoga d'origine hindoue et la référence en matière de philosophie est sans conteste Patanjali, auteur des célèbres yoga-sutras du même nom. Le yoga y est présenté comme l’arrêt des fluctuations du mental. L’objectif est de réaliser que nous sommes la conscience et non la matière, et par là s’en libérer. Les postures occupent une très petite place, l’accent étant mis sur la méditation.
Le yoga est une voie spirituelle très vaste et variée qui permet de nous établir dans notre propre nature, dans notre être. Il est né en Inde il y a des milliers d’années. Au cours du temps, il a évolué et sa forme la plus connue aujourd’hui dans le monde entier est principalement basée sur la pratique des postures. On y ajoute des techniques de respiration et de méditation qui, traditionnellement, constituent le cœur de la pratique du yoga.
Le yoga pour les intéressés
Il n’est pas possible d’embrasser toutes les approches du yoga en une seule définition. Pour aborder le yoga, il faut choisir un point de vue particulier. En voici trois parmi tant d’autres : le yogacara, le yoga de Patanjali et le shivaïsme du Cachemire.
Commençons avec un exemple qui n’est pas des plus courants. Le yoga est présent dans le bouddhisme. On y trouve par exemple « l’école des pratiquants du yoga » (yogacara), différente du yoga véhiculé par la majorité des enseignants de yoga aujourd’hui. Cette école est aussi parfois appelée « école de l'esprit seulement » (cittamatra) ou « école de la conscience » (vijnanavada). Nous y reviendrons ci-dessous.
Le mot yoga signifie généralement yoga d'origine hindoue et la référence en matière de philosophie est sans conteste Patanjali, auteur des célèbres yoga-sutras du même nom. Le yoga y est présenté comme l’arrêt des fluctuations du mental. L’objectif est de réaliser que nous sommes la conscience et non la matière, et par là s’en libérer. Les postures occupent une très petite place, l’accent étant mis sur la méditation.
Autre courant, le shivaïsme du Cachemire considère que tout est Shiva. Shiva est la nature de la réalité et l’expression de cette nature. Tout ce qui existe est Shiva, pas uniquement ce qui nous plaît, ce que l’on considère comme positif, bénéfique, heureux : tout… Et tout changement est une porte ouverte pour reconnaître que tout est Shiva. Nous sommes tous le même.
Le yoga pour les spécialistes
Le yoga est très ancien mais ce mot renvoie à énormément de pratiques, philosophies, textes, écoles etc... Ce que l'on entend par yoga apparaît originellement plutôt comme des pratiques ascétiques de méditation et de contrôle du souffle que comme des exercices physiques, des postures.
Les yoga-sutras de Patanjali ont été composés au début de l'ère chrétienne, au IVème siècle selon les dernières recherches. Un sutra est un aphorisme, une petite phrase courte, sans verbe. C'est un condensé de pensée. Patanjali aurait écrit 195 sutras (le nombre total varie) répartis en 4 livres. Seuls 3 sutras abordent la posture (asana) qualifiée de "stable et agréable". Plus de place est consacrée aux états d'absorption méditative ou d'enstase (samadhi). La posture est le troisième des huit membres qui échelonnent la grande voie d'intériorisation du yoga de Patanjali, le dernier étant samadhi.
Le yoga est parfois présenté comme union, mais dans les yoga-sutras, il signifie plutôt désunion, càd la séparation de notre essence du monde matériel. Il s'agit de s'établir dans notre vraie nature, de reconnaître que nous sommes le Soi et non ce que nous croyons être dans le monde qui nous entoure.
Le yoga pour les spécialistes
Le yoga est très ancien mais ce mot renvoie à énormément de pratiques, philosophies, textes, écoles etc... Ce que l'on entend par yoga apparaît originellement plutôt comme des pratiques ascétiques de méditation et de contrôle du souffle que comme des exercices physiques, des postures.
Les yoga-sutras de Patanjali ont été composés au début de l'ère chrétienne, au IVème siècle selon les dernières recherches. Un sutra est un aphorisme, une petite phrase courte, sans verbe. C'est un condensé de pensée. Patanjali aurait écrit 195 sutras (le nombre total varie) répartis en 4 livres. Seuls 3 sutras abordent la posture (asana) qualifiée de "stable et agréable". Plus de place est consacrée aux états d'absorption méditative ou d'enstase (samadhi). La posture est le troisième des huit membres qui échelonnent la grande voie d'intériorisation du yoga de Patanjali, le dernier étant samadhi.
Le yoga est parfois présenté comme union, mais dans les yoga-sutras, il signifie plutôt désunion, càd la séparation de notre essence du monde matériel. Il s'agit de s'établir dans notre vraie nature, de reconnaître que nous sommes le Soi et non ce que nous croyons être dans le monde qui nous entoure.
Dans son 4ème livre, Patanjali est polémique et s'attaque au bouddhisme, notamment à l'école yogacara, en affirmant dans le sutra IV.16 que les objets ont une essence, existent par eux-mêmes, alors que selon le yogacara, les objets n'existent que dans l'esprit de l'observateur à travers leurs apparences, ils n'existent pas par eux-mêmes.
Le tantra est est un "outil d'expansion" de la conscience qui s'est formulé dans des textes qui apparurent après les sutras de Patanjali et les débuts du yogacara, du moins d'un point de vue non duel. Le shivaïsme non-duel du Cachemire a culminé au Xème siècle, notamment à travers le grand philosophe Abhinavagupta. Le tantra assimile les philosophies qui le précèdent et les fait évoluer. Ainsi, pour le shivaïsme non-duel du Cachemire, il n'y a pas de différence fondamentale entre ce que nous sommes et le monde qui nous entoure car tout est Shiva, nous sommes Shiva. Même quand nous sommes identifiés à notre personne quand nous ressentons une émotion forte, que ce soit de la joie, de la colère, de la tristesse ou autre, nous sommes Shiva sous une forme contractée. Car si Shiva se cache, c'est pour se révéler par son énergie de grâce. Chaque changement d'état de conscience est une occasion de reconnaître notre nature de Shiva.
Le tantra est est un "outil d'expansion" de la conscience qui s'est formulé dans des textes qui apparurent après les sutras de Patanjali et les débuts du yogacara, du moins d'un point de vue non duel. Le shivaïsme non-duel du Cachemire a culminé au Xème siècle, notamment à travers le grand philosophe Abhinavagupta. Le tantra assimile les philosophies qui le précèdent et les fait évoluer. Ainsi, pour le shivaïsme non-duel du Cachemire, il n'y a pas de différence fondamentale entre ce que nous sommes et le monde qui nous entoure car tout est Shiva, nous sommes Shiva. Même quand nous sommes identifiés à notre personne quand nous ressentons une émotion forte, que ce soit de la joie, de la colère, de la tristesse ou autre, nous sommes Shiva sous une forme contractée. Car si Shiva se cache, c'est pour se révéler par son énergie de grâce. Chaque changement d'état de conscience est une occasion de reconnaître notre nature de Shiva.
Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir étudier, pratiquer, vivre une grande variété de yogas différents. Le yoga le plus populaire, le plus enseigné, le plus facile à trouver est un yoga où les postures occupent une place importante. Le hatha-yoga est relié à la lignée des Naths qui remonte à Matsyendra et Goraksa aux alentours du Xème siècle. Leurs textes rapportent généralement 84 postures (avec chacune 100 000 variantes). Le hatha-yoga est présenté comme voie complète pour la première fois dans la hatha yoga pradipika (XVème siècle). Il mène également au samadhi mais la place des postures (asana), des ligatures (bandha), des sceaux (mudra), du souffle (pranayama) est plus importante que dans le yoga de Patanjali. Krishnamacharya (1888-1989) dans le Sud de l'Inde et Sivananda (1887-1963) dans le Nord ont joué un rôle majeur dans la diffusion du yoga dans le monde entier. Le yoga moderne est ainsi apparu au début du XIXème siècle, a été mélangé à des pratiques sportives et spirituelles indiennes mais aussi occidentales pour être reformulé sous les multiples formes originales transmises par les enseignants de yoga d'aujourd'hui.
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